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La contactabilité client : un enjeu majeur dans un contexte de digitalisation de la relation client

Découvrez la chronique proposée par Joanna Hede, CEO de Live Data Solutions & board member de la DMA France


Initialement publié sur viuz.com le 24/10/22. 

 

Nous assistons aujourd’hui à une mutation sans précédent dans le comportement des consommateurs : progression de l’e-commerce (129,1 milliards€ en 2021, soit +15% vs 2020*), multiplication de points de contact, promotions constantes, digitalisation du parcours client… ce sont autant d’éléments à prendre en considération pour bien penser sa relation client et arriver à les fidéliser.

L’évolution de la législation de ces dernières années en matière de protection des données personnelles (RGPD, e-privacy, recommandations et sanctions de la CNIL…) pour régulariser l’eldorado du marché de la donnée, ainsi que la réelle prise de conscience des internautes de leurs droits, viennent ajouter un effet multiplicateur à l’évolution des habitudes des consommateurs.

En conséquence, les annonceurs font aujourd’hui face à un réel challenge de la relation client et l’enjeu de contactabilité est d’envergure. Si tous les services au sein des organisations semblent l’avoir identifié, le travail en silo ne permet pas toujours d’atteindre une contactabilité optimale.
Parfois, le sujet est pris en charge de façon hétérogène entre équipes techniques, juridiques et métier, ce qui en empêche in fine l’avancement.


En vue de vous apporter une lecture pragmatique, l’enjeux de la contactabilité peut ainsi être réparti en trois grandes catégories :

1. La contactabilité du point de vue technique

Afin que la donnée soit disponible pour les actions marketing, elle doit être accessible. Le choix du modèle de données impacte largement l’accessibilité de la donnée et plus encore, l’agilité de son utilisation.        Que vous optiez pour un modèle de données monotable, en étoile ou en constellation, le choix doit être judicieusement pensé en impliquant technique et métier afin de servir vos objectifs marketing.
Très souvent nous rencontrons des clients qui subissent leur modèle de données au quotidien et en voient les limites dans le déploiement de leurs opérations marketing.

Un autre point bloquant qui vient alourdir les process au quotidien est la qualité défaillante des données. La multiplication des sources de collecte, un dessin d’enregistrement
mal pensé ou tout simplement, des données incomplètes ou erronées collectées, sont les explications les plus courantes et entraînent un faible taux de contactabilité.
Des solutions de Data Quality préventives existent, et sont de plus en plus répandues. Elles facilitent le contrôle de la donnée au moment de la collecte ce qui permet d'en rendre l’intégration et l’exploitation plus efficiente. Elles permettent d’éviter des mauvaises surprises lors du déploiement des campagnes marketing, tous canaux confondus.

 

« Très souvent nous rencontrons des clients qui subissent leur modèle de données au quotidien et en voient les limites dans le déploiement de leurs opérations marketing. »

 

Cependant, il ne faut pas négliger l’hygiène de la base de données et privilégier les traitements curatifs réguliers. En plus de répondre aux obligations légales telles que le droit à l’oubli, ces traitements permettent de nettoyer des comptes email fermés, des contacts inactifs, mettre à jour des déménagés … tout pour maximiser les résultats de vos campagnes.

2. La contactabilité du point de vue légal

Depuis la mise en vigueur du RGPD, il existe un flou auprès des annonceurs au sujet de la communication en marketing direct. Nombreux sont ceux qui ont supprimé des données email et téléphone mobile par manque de consentement opt-in  aux communications par voie électronique.
Cependant, le consentement est certes l’une des bases légales pour communiquer sur ces canaux, mais ce n'est pas la seule. D’autres bases légales telles que l’intérêt légitime et l’exécution du contrat existent et leur utilisation est fortement répandue notamment dans le secteur tertiaire.

Le choix de la base légale aura un impact primordial sur ce que vous avez le droit de faire et de ne pas faire en matière de communication auprès de vos clients et prospects. Si le consentement est la base légale la plus complète pour pouvoir communiquer par voie électronique (email et sms), elle n’est pas toujours la plus répandue. Nous constatons un véritable écart en fonction des secteurs d’activités. Ainsi, le secteur des services (banque,
assurance, énergie…) a longtemps privilégié l’intérêt légitime pour contacter ses clients. Une décision de plus en plus remise en cause par souci de transparence et d’anticipation (d’un éventuel changement de la législation).

 

« Le choix de la base légale aura un impact primordial sur ce que vous avez le droit de faire et ne pas faire en matière de communication auprès de vos clients et prospects. »

 

La collecte du consentement est ainsi devenue la base légale à privilégier pour montrer patte blanche auprès du législateur et s’inscrire dans une relation de transparence vis à vis de l’internaute. De plus, cela ouvre la voie à la prospection commerciale des services et produits non-analogues et vous permet d’adresser des prospects non-clients.

Toujours dans un souci de transparence, les annonceurs sont de plus en plus nombreux à mettre en place des centres de préférence afin de laisser le client choisir son canal de communication de préférence, même pour les canaux ne nécessitant pas de consentement (postal et télévente).

3. La contactabilité du point de vue de l'engagement client 

Vous avez 100% d’emails techniquement valides avec opt-in et pourtant, les résultats de vos campagnes laissent à désirer ?                                                 Les annonceurs sont de plus en plus confrontés aux bases de données inactives, notamment sur le canal email. Cela s’explique par plusieurs facteurs, notamment la collecte massive peu qualitative, la surpression sur ce canal peu onéreux et finalement, les restrictions des filtres
anti-spam ou FAI. Les organisations se retrouvent ainsi dans l’incapacité technique de solliciter une partie (jusqu’à 60% en moyenne**) de leur base client par mail !


Bien que l’email reste souvent le canal de prédilection des annonceurs, notamment dû au fait d’être un actif de la société, il en existe d’autres (owned et paid) et l’engagement sur chaque canal doit être mesuré dans le cadre de la relation client afin de définir le canal de préférence de vos acheteurs.


Si le sujet de contactabilité peut créer des clivages au sein des organisations opposant le métier à la technique et le juridique, il impose paradoxalement une rigueur infaillible aux entreprises.
Les grands gagnants seront ceux qui ont compris la transversalité du sujet pour mettre en place une organisation de travail adaptée, mais surtout ceux qui privilégient la transparence vis-à-vis du client pour conserver leur patrimoine de la data.

 

 


*Fevad, chiffres clés 2022
**Live Data Solutions 2022

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